Passage

Demain
Aux offrandes folles
Ta main
Ouverte
Avec ce grain de voix
Qui défie les tempêtes
Dilatée
Offerte
Demain
Qui se dessine
Infiniment
Dans cette intensité
Cet air de plus rien
Et prodigieusement vivant
Demain n’est que l’écart
Où tremble ma vaillance
Demain est déjà là
Et je déploie mes ailes.

Toi!

Quelques soient les fleurs de mot
De nos arbres à pain inscrites
L’ombre portée à la lumière
Toujours questionnera
Notre désir
Alors, mon ami, mon frère,
Souviens-toi!
Et porte ton souffle
Aux écumes du monde...
Toi, dans l'onde qui te définit, sois le sel de la vie!

Adieux

Dans les veines du temps
Coule ce laiteux du couchant
Qui baigne les montagnes

Dans mon cœur, nostalgie...

Passent les chants et les lais
Dérivent les prodiges
De leur ample manège
Mon cœur s’est saisi

Ainsi va la vacance...

Creusé à même la chair
Le puits respire tel un gouffre
De sombres univers
Où gisant solitaire
Mon cœur dans le silence
Écoute

Ainsi va la vie...

Rien ne saura de ma douleur, ma mie

Césure

Tourbillonnent les paroles
Tel embruns délicats
Les voix portant le dire
Des désirs illusoires
Syncopent le fracas
En apnée salvatrice
L’être se recueille
Aux soleils de l’enfance
Revient la note claire
Que chevauche la joie...

Pas à pas

Laisser respirer le monde dans les pas qui l’arpentent
Quêteurs de présent, ils feuillètent
Les failles et les ombres
Le Graal en leur portée
Inachevée.
Au moindre frémissement
Se souvenir de l’onde
Des mémoires étoilées
Qui inspirent nos rondes :
De nuit, de jour,
Chaque instant improvisées
Ritournelles fécondes
Puissamment irriguées
Par l’élan insatiable
Qui guide nos traversées....

Bascule

Quand. À petits riens. À petits pas. Dans les chevêtres entortillés de soi. Les fils de trame entremêlés. L’âme sombre vers la noire lumière, engloutie et défaite.
Quand. De ta divinité. Il ne reste plus rien que l’épluchure discrète et évidée. L’onde des larmes, la douleur qui entache, des milliers de rivages, à nettoyer.
Quand. Les vagues viennent lécher et laver tes ailes engluées.
Quand mon ange, tu t’agenouilles et renais...

Effet papillon

Dans ma vie, pointillée
Tu dessines la découpe
Sans connaitre, mon amour
Sa vérité.

Où tu crois me saisir, déjà je suis ailleurs.
« Let’s dance to the sky » c’était ce que je criais
« let’s dance to the universe », un soir où je pleurais.
Souviens-toi...

Tu as brulé les phalènes sur la banquise
Tu as dessiné tous les paradoxes
Et mon corps vibrait
Dans une danse infinie
D’enfance et d’extase
Ma joue sur ta poitrine
J’étais émerveillée.
Mais depuis la vitesse
Qui fait mon pas
M’a emportée, bien au-delà....